1075 adhérents heureux sont inscrits dans ce fameux club de tennis. Le cadre est splendide, les courts en terre battue impeccables et chaque joueur aime à prolonger son plaisir autour d’un verre ou d’un repas partagés au restaurant du club. La cotisation est chère, mais sûrement pas responsable des 75 désinscriptions de l’année précédente.
La direction en cherche les raisons et établit formellement un lien de causalité entre la désaffection des uns et la fraude des autres. En effet, 17 resquilleurs sur 1000 jouent au tennis sans avoir acquitté leur cotisation.
Alors, le règlement se renforce et les interdictions se multiplient.
On érige des murs autour des 15 hectares du club; des portes blindées à code sur les 20 courts sont posées pour qu’il ne soit plus possible de jouer sans avoir réservé par Internet.
Bien sûr, ce seront les 17 non inscrits qui possèderont en premier les précieux sésames et qui sauront réserver au nom du vieil adhérent de 70 ans incapable de retenir son court par voie électronique.
Les mille ne sont plus que 500 ; 200 demain et les tricheurs trichent toujours.

 DISRUPTONS : « Optons pour la confiance immanente »

La plupart des entreprises préfèrent traiter leurs symptômes en établissant des règles et des procédures destinées à prendre les tricheurs sur le fait. De nombreux patrons ont tendance à régler un problème – qui ne concerne parfois qu’une poignée de salariés dissidents en imposant à tous des règles encore plus draconiennes. Cela s’appelle manager pour les 3%.
Non seulement, les 3% qui contournent les contrôles arrivent toujours à passer à travers les mailles du filet -parce- qu’ils sont pro de l’exercice – mais encore, le contrôle excessif contribue au désengagement des 97% de salariés autres.
Seuls, les à priori de la gouvernance, sont responsables des 500 désabonnements.
Certain que l’homme est bon par nature notre cabinet fait renoncer aux contrôles et restaure la confiance initiale.