
07 Mar HARO SUR LA FRANCE A DEUX VITESSES !
- FRANCE TELECOM
Didier LOMBARD a été choisi pour diriger les 140 000 employés de France Telecom en 2005. C’est lui qui disait que le suicide était une « mode » et qu’elle passerait…
Vous mettez ce polytechnicien sur une île déserte et en un rien de temps, il vous fabrique un téléphone portable au moyen de sa formidable intelligence logico-mathématique; cette forme d’ intelligence tellement mise en avant à l’école française de la vie notée qui nous apprend si bien à monter sur un cheval de bois…
Comment le gouvernement français peut-il nommer responsable du destin d’un si grand nombre un « autiste connecté » qui , à 60 ans, n’a jamais réussi à diriger quiconque?
Et comme ce dirigeant ne peut en aucun cas être responsable, il s’est autorisé à commander en 2009, un audit fort cher sur les raisons du stress, du conflit, de l’absentéisme en hausse à 11% et sur le suicide en forte augmentation.
Après avoir interrogé 80 000 salariés, on a conclu à une grande défaillance managériale.
Vertuchoux, quelle surprise !
Tout expert en management des hommes serait parvenu aux mêmes conclusions sans… faire d’audit. Parce-que 15.000 personnes qui ne viennent pas travailler chaque jour, c’est toujours de la faute du management.
Notre cabinet Leadership paradoxal a rencontré à ce sujet Madame la Députée Bérengère POLETTI, responsable, à l’époque, d’une commission sur les conditions de travail. A notre instigation, elle encourageait l’idée d’indexer la rémunération de toute une ligne managériale à la baisse mesurée de l’absentéisme… Nous attendons l’éventuelle convocation de Madame Muriel PENICAUD, prévenue de l’efficience de nos méthodes, pour lui montrer comment éradiquer l’absentéisme…
Pourquoi ne songe- t’-on jamais à faire baisser l’absentéisme en agissant sur la ligne managériale, comme s’il était résolument banal ?
Les milliards recherchés sont là !
Et, en plus, personne ne parle du coût de la régulation de l’absence qui représente jusqu’à dix fois son coût direct…
Depuis toujours, dès qu’un problème est identifié, la France procède d’un point de vue épidémiologique. On envisage les facteurs de risque, la gravité, la géographie des fameux risques psycho-sociaux et on soigne les conséquences du stress, du désengagement, du conflit, de l’absentéisme,du suicide…
Et on donne des cours de sport par ci, des cigarettes électroniques par là, des séances de yoga, de nutrition… Ce qui est fort bien, mais qui ne supprime en rien le stress ou l’ennui (burn out et bore out) issus d’une pratique managériale hiérarchique verticale destructrice de relation, et tellement dépassée.
Et comme le dit si bien EINSTEIN: « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre ».
Ma proposition est simple: Dans toute administration où l’absentéisme est supérieur à la moyenne du privé- c’est à dire toutes ! – il faut apprendre à la ligne managériale à faire le contraire de ce qu’ils ont l’habitude de faire et ce n’est pas l’un des leurs qui peut former convenablement au changement.
Par exemple, quelle hérésie de croire que Pôle Emploi peut remettre dans le circuit des demandeurs d’emplois, alors que chaque employé n’a aucune idée de la douleur du chômeur. Pourquoi n’apprend-on pas que la compréhension rationnelle d’une problématique n’entraîne jamais, ipso facto, l’implication émotionnelle? En clair, il faut voir le visage désemparé d’un demandeur d’emploi quand à 17 heures pile, son conseiller Pôle Emploi se lève et rentre chez lui – journée terminée – il a fait ses quotas !
2. HOPITAL PUBLIC
Un DRH d’un grand hôpital me demande d’intervenir en conférence devant ses cadres sur le thème du harcèlement moral. Mon intervention est prévue à 14 heures et juste avant un repas est donné avec les responsables de pôles de l’établissement et son président. Sur fond de grands crus à plusieurs centaines d’euros la bouteille, et face à moi, le président me soutient qu’il n’a pas de budget formation, qu’il est dans la moyenne en termes d’absentéisme et que tous ses indicateurs sont au beau fixe. Personne, parmi les douze convives n’ose prendre la parole (On se serait cru au XIXème siècle avec le droit de vie et de mort sur les subalternes) et pourtant une infirmière s’est récemment suicidée après s’être trompée de poche de sang auprès d’un patient qui a survécu. Le DRH humaniste, devant l’apathie de sa gouvernance fera un AVC dans les semaines qui suivront. Personne n’établira de lien de causalité entre le suicide de l’IDE et la pression sur elle de son chef de pôle qui subissait lui aussi celle du dirigeant; pas plus que pour l’accident du DRH. Le PDG énarque n’éprouve rien pour personne; en pur bureaucrate, il nie l’humain.
Indiscutablement, ces deux exemples montrent la faillite du système français d’administration.
Polytechnique et l’ENA forment exclusivement que sur le QUOI et le COMMENT – les programmes et les notes associées – dans une France qui s’épanouit. Mais, dans une France qui s’amenuise, dans une France complexe et non plus compliquée ( voir la différence sur le site) le COMMENT et le QUOI sont devenus terriblement insuffisants. Il faut donner du sens -direction– qui enracine, trace la voie et approfondit les contenus; du sens -sensation qui sollicite l’expérience de chacun et relie au monde; et du sens- signification qui clarifie les idées, explore et approfondit les contenus…
On ne débat jamais du POURQUOI dans l’entreprise publique.« Celui qui donne un pourquoi à son existence peut justifier presque tous les comment » disait Nietszche.
Supprimons ces écoles d’une pseudo élite (ou rendons-les subsidiaires…) qui n’apprennent que le COMMENT CYNIQUE, c’est à dire l’action sur le court terme.
Nos hauts fonctionnaires n’imaginent pas réussir à inverser la courbe du chômage; « Vous pensez ! On a déjà tout essayé »! C’est à dire qu’ils ont tous une bonne opinion d’eux-mêmes et se disent qu’à leur poste ils auront appris des choses et se seront bien amusés, mais que jamais, oh grand jamais, ils n’imaginent atteindre le but.
Ce ne sont pas des hommes de décision, mais exclusivement d’exécution.
L’ordre promu dans ces deux grandes écoles est certainement le meilleur système pour exécuter une décision, mais c’est le pire pour en prendre une… vous vous souvenez des atermoiements de François Hollande ?
Il ne faut plus donner de pouvoir à de simples exécutants.
Ce qui tue l’esprit dans les organisations, c’est la tendance de fendre le paradoxe en deux, d’ignorer un des extrêmes, ou d’ignorer la tension qui existe entre ces extrêmes.
Bravo aux équipes d’Emmanuel MACRON qui envisagent enfin de faire fonctionner l’intelligence collective d’un point de vue systémique dans l’idée d’aller vers une situation méliorative et non dans celle de s’éloigner d’une autre insatisfaisante. J’aimerais aider Muriel PENICAUD à récupérer les milliards du désengagement français, le plus élevé d’Europe…
Ayez la pudeur de passer la main, Monsieur PEPY…
Vous êtes le seul responsable du désengagement de vos équipes, car vous n’avez pas appris à donner du sens; ce n’est pas de votre faute; vous avez appris à monter sur un cheval de bois, pas sur un vrai cheval ! Vous avez été l’un de nos tous meilleurs de la vie notée. Mais, la vie notée est à la vraie vie ce que le cheval de bois est au vrai cheval.
En outre, depuis dix ans, vous fonctionnez sur le principe de l’impuissance apprise (Martin Seligman). La SNCF est à ce point insoumise depuis toujours que vous n’avez aucune chance de contrôler la situation future si elle vous semble comparable aux soubresauts erratiques du passé.
A Polytechnique, on vous a appris qu’échanger des savoirs c’était tricher, alors que dans la vraie vie, celà s’appelle la coopération; on vous a appris que les problèmes se résolvent seuls et que l’on ne peut pas faire confiance à un groupe pour les choses sérieuses. D’où notre conditionnement à attendre un PEPY, sauveur providentiel.
On ne peut plus envisager une France à deux vitesses.
Nous ne pouvons plus accepter que l’administration préfère que les choses échouent avec leur méthode que de les voir réussir sans elles.
Bravo encore à Emmanuel MACRON qui a décidé de manière systémique, holistique et agile ( voir la signification sur le site) de faire travailler ensemble tous les ministres pour éradiquer le terrorisme, mettant ainsi fin au raisonnement en silo d’expert qui soutenait qu’il fallait soigner les conséquences du mal en « déradicalisant » les terroristes.
Ainsi, il décide d’agir en amont et de repérer la propension à la radicalisation dès la petite enfance. Oh combien, il a raison de s’intéresser à l’éducation pour prévenir la terreur. Il rejoint ainsi Nelson Mandela qui disait : « Si vous voulez changer le monde, changez l’éducation ».
Et si… l’on transformait l’Ecole Nationale d’Administration en une Ecole Nationale d’Inspiration ? Polytechnique en Polycréativité ?
No Comments